OIMBY

Je suis casanière et j’aime la neige, tels sont les deux éléments clés de ce projet.

Lacapelle-Barrès, une cinquantaine d’âmes, sans doute moins en hiver, est situé dans le Cantal à 1000 mètres d’altitude. L’hiver y est encore synonyme de neige, même en ces temps de réchauffement climatique. Y croiser âmes qui vivent est ambitieux en cette saison. Qu’importe, soutenir la gageure de la photographie de rue à la campagne en hiver est séduisant.

A chaque flocon de neige, je suis donc sortie arpenter les rues de mon village. J'ai parfois croisé des gens, mais souvent j'ai fait sans, photographiant les traces d'humanité plutôt que l'homme en chair et en os. Mélange de photographies réalistes et de photographies plus esthétiques, ce travail entend rentre compte de l’hiver au village.  En combinant objectivité et subjectivité, le projet oscille entre fiction et réalité.

Je lis souvent qu’une série photographique doit être liée à une unité de technicité : une focale, un appareil. L’éclectisme prime dans ce travail. Je suis partie au gré de mes humeurs avec une focale fixe ou un zoom, avec un reflex ou un hybride, avec un appareil argentique ou numérique, avec un 6X6 ou un 24X36...  Et pour accentuer cette diversité, la couleur apparaît au milieu du noir et blanc.
Le titre obscur de cette série contribue à l’hétérogénéité du travail :  une réminiscence d'une vie antérieure. J’y avais rencontrer les « NIMBY » , ces biens dont personne ne veut à proximité de chez lui : « not in my backyard ». Désormais, il y a les "OIMBY", ces photographies prises uniquement à proximité de chez moi : « Only in my Backyard ».